Exercice
La catastrophe c'est pas d'exercice du tout. Mais des exercices trop violents peuvent être dommageables.
Je préconise de faire trotter le chiot au maximum. Trot, trot et trot c'est jamais trop.
Principe 1 : -Donner un maximum d'exercice à un chiot en croissance.
Pourquoi ? :
-Pour favoriser le développement du coeur.
-Pour le développement d'une masse musculaire qui modère ou tempère la vitesse de croissance des os, en particulier des os longs.
-Pour l'équilibre psychologique du chiot, car un métabolisme optimal en est dépendant.
-Pour provoquer la quantité et améliorer la qualité du repos indispensable à une croissance harmonieuse.
Comment ? :
-Chiot de 2 à 3 mois ; 2 à 3 fois par jour 2 à 3 km au trot du chiot, soit la marche active pour l'homme.
-Chiot de 4 à 5 mois ; 2 à 3 fois par jour 4 à 5 km au trot du chiot, soit petite foulée(6 à 8 km/h) pour l'homme.
-Chiot de 6 à 7 mois ; 2 à 3 fois par jour 6 à 7 km au trot du chiot, soit foulée classique(8 à 12 km/h) pour l'homme. Le vélo peut-être utilisé à une allure identique.
-Chiot de 8 à 12 mois ; 1 à 2 fois par jour 8 à 12 km au trot du chiot, soit foulée très performante(12 à 16 km/h) ou utilisation du vélo à ces allures.
-Chien de 13 mois et plus, 1 à 2 fois par jour 10 à 15 km au trot du chien, soit 20 à 30km/h, le vélo devient indispensable.
Les jeunes (plutôt les mâles) pourront être parfois un peu en retard sur ce
planning d'entrainement s'ils sont très grands ou lourds ou s'ils connaissent une croissance difficile.
Dès 13 à 15 mois des séquences de galop longue distance (1.5 à 3 kilomêtres)
seront ajoutées lors des entrainements, alors également vous pourrez laisser le jeune chien se défouler à sa guise, à condition que celui-ci ait été échauffé avant.
Principe 2 : -Jusqu'à 12 mois, éviter les exercices violents, les jeux violents, les sauts, les à-coups, les freinages brusques, les chocs,...y compris ceux que le chiot peut s'imposer librement à lui-même. Si l'on progresse à une allure trop lente le chiot va se livrer à des sprints, des sauts, des arrêts brusques, des virages trop appuyés, des percussions avec des congénères et cela peut provoquer des lésions et déformations du squelette, les aplombs et les vertèbres sont le plus souvent atteints.
Indirectement le fait de suivre place le chiot dans une situation où le rôle de leader (du maitre) prend un sens, où il est obligé de suivre le groupe, c'est le chiot qui devient attentif à ne pas être distancé et perdu plutôt que le maître qui surveille le chiot. En quelque sorte le chiot est responsabilisé et le développement de son attention pour le groupe est bénéfique à la capacité du chiot d'apprendre de ses congénères dont l'homme en l'occurrence.
Pourquoi ? :
-Eviter les traumatismes (os, cartilages, tendons, muscles,...).
Comment ? :
-Trot, trot et trot. Le plus souvent possible. A cette allure le chiot se dépense avec un minimum de risques traumatiques, le coeur développe un volume adéquat à un chien de grande race.
Veillez à ce que le chien soit plutôt maigre entre l'âge de 6 et 12 mois, voire 18 mois.
Interrompre les jeux, chiot seul ou avec congénères s'ils sont trop violents.
Choisir des aires de jeux planes et au terrain souple, pelouses, prairies, plages,...
Privilégier les sorties d'entrainement en montagne, les montées favorisant la musculation des postérieurs. Reprenez le jeune chien en laisse dans les descentes si il est turbulent.
Petite astuce, pour éviter les coups de chaleur, se méfier dès que la température dépasse 15° et se vêtir un peu trop pour mieux se rendre compte de la température. Si coup de chaleur; mouiller abondamment le chien, puis si possible plonger le dans l'eau fraîche puis aller rapidement chez un vétérinaire.
Sur un forum, j'ai pu lire un post où mes conseils sont "fusillés". Arguant des conseils préconisés par des éleveurs réputés et des vétérinaires dont il me semble permis de résumer pour certains qu'il faille laisser le chiot libre de se défouler à sa guise, et pour d'autres qu'un minimum d'exercices est le mieux.
Concernant le fait de laisser un chiot libre de se défouler, je voudrais rapprocher la croissance d'un canidé domestique à celle d'un canidé sauvage et relever plusieurs dissemblances. D'abord je crois que la domestication "efface" une faculté innée de prudence que l'on peut constater chez les animaux sauvages juvéniles et adultes. Pour atteindre la domestication, le déficit de méfiance et de prudence est inhérent à la sélection de sujets hyper-sociaux, hyper-confiants dans un milieu où les dangers ont parallèlement été neutralisés au maximum. Dès lors il apparait que les canidés domestiques, surtout les jeunes, tendent à dépasser des limites où leur santé, leur intégrité physique, ne sont plus assurées. Par ailleurs il est quasi-impossible pour des jeunes canidés sauvages de se retrouver dans une situation où des jeunes d'âges différents batifolent, vous ne verrez pas de louveteaux de 4 mois mêlés à d'autres de 6 et 10 mois se livrer à des jeux brutaux. De plus chez les canidés domestiques il y a de grandes différences de gabarit selon les races et beaucoup de sujets adultes gardent des comportements néotoniques (de jeunes) dangereux pour les plus jeunes. Ensuite les sujets sauvages adultes tendent à imposer aux plus jeunes un comportement calme et modéré, il y va de la santé des jeunes comme de la sécurité du groupe. Par conséquent le conseil qui consiste à laisser un chiot libre de se défouler me semble anti-naturel et risqué pour sa croissance.
Concernant le principe qui préconise un minimum d'activité je souhaite au préalable démonter son argumentation appuyée sur le fait (par ailleurs non-prouvé) que les sujets les plus calmes seraient ceux qui auraient la croissance la plus harmonieuse. Il s'agit à mon sens d'un raccourci intellectuel qui prétend que l'inactivité assure une croissance optimale. Je préfère penser que c'est l'absence de chocs et traumatismes dûs à des actions violentes, des jeux brutaux qui épargnerait au squelette du chiot hyper-calme des lésions compromettantes. Or, c'est précisément cette même raison ; "éviter chocs, lésions et traumatismes", qui fonde mon conseil. Cependant le cas des chiots très calmes est particulier, et il est possible que la proportion de chiots atoniques augmentent à l'avenir dans les portées pour les raisons que m'expliquait un éleveur d'irish-wolfhound auquel je confiais mon constat de voir de plus en plus de chiens "éteints", sans tonus, sans feu intérieur, sur les rings (un constat qui vaut, à mon avis, également pour les deerhounds). Cet éleveur m'expliquait l'intérêt des chiots, puis chiens, très calmes pour les éleveurs comme pour les familles qui acquièrent de très grands chiens dans la société moderne. Du point de vue de la tranquilité de l'éleveurs qui réduit les risques de voire échouer l'acquisition d'un chiot, et de subir ou gérer tout les désagréments que peuvent provoquer les chiots de races géantes turbulents il va sans dire que le raisonnement ne manque pas d'arguments et de bon sens. Si cela permet un travail d'éleveur, pour ne pas dire un commerce, tranquille, cela nuit gravement aux aptitudes et à la santé des races géantes. Dans cette sélection ou élevage favorisant les individus très calmes et le minimum d'exercices, le premier point crucial à mon sens et la compromission du système cardio-vasculaire dû au manque d'exercices en endurance dans le jeune âge du chien. L'inaction fait que le coeur se développe faiblement, il devient petit et mou comme parallèlement le système vasculaire devient faible. A l'opposé, des exercices brefs et intenses font un coeur trop musclé qui ne peut se developper pour atteindre le volume adéquat pour être la pompe vitale optimale nécessaire au corps d'un canidé géant. La méthode que je préconise consiste à favoriser dans un premier temps le développement du système cardio-vasculaire puis de le raffermir. L'importance du développement du système cardio-vasculaire n'apparait pas sur les rings d'expos, mais les statistiques concernants les troubles chez les races géantes sont révélatrices de problèmes qui sont trop facilement imputés à la sélection, et qualifiés d'héréditaires ou congénitaux. Ensuite, l'inaction favorise une croissance trop rapide des os qui dans un même temps bénéficient des nutriments que le corps n'utilise pas en s'activant, et de la possibilité de croitre sans la contrainte de muscles forts qui empêchent leur développement trop rapide, en particulier les os longs. Certes aucune étude ne prouve ce que je suspecte, mais je pense que l'augmentation de la taille, et les raisons favorisant et accélérant la croissance ont un lien avec de nombreuses pathologies fréquentes chez les chiens de races géantes.
Difficile, voire impossible, de concilier "minimum d'exercice" avec le besoin de se défouler, bref de libérer une énergie débordante dont sont dotés la majorité des chiots. Et c'est précisément ces chiots pleins de vie que je propose de "réussir" dans leur croissance, car ce sont ceux qui ont le plus de chance de connaitre des incidents qui pourraient les écarter de la sélection, et surtout entrainer des déboires pour leurs propriétaires.
Cela étant je ne prétend pas qu'il faille imposer aux chiots un entrainement d'athlètes et surtout qu'il faille les priver du repos indispensable à cette période de leur vie.
Voilà, ne pouvant argumenter mon point de vue à l'endroit où il en fut discuté (participe passé indulgent ...), cela est fait ici.