La couleur disparue
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John Frederick Herring d.Ä. (1795-1865)
Depuis près d'un siècle, cette couleur n'est plus apparue chez le deerhound. Il est donc possible de conclure que tous les deehounds sont maintenant des bringés homozygotes (Br/Br), c'est à dire qu'ils ne portent plus le gène fauve.
Le fauve est recessif, c'est à dire qu'il faut que le chien hérite du fauve de ses deux parents, par conséquent les parents d'un chien fauve sont soit:
Fauve (porteur F/F) X Fauve (porteur F/F)
Fauve (porteur F/F) X Bringé (porteur Br/F)
Bringé (porteur Br/F) X Bringé (porteur Br/F)
Si un fauve devait apparaitre il serait révélateur de deux croisements (Exception faite de l'éventualité rarissime d'être en présence d'un bringé masqué, c'est à dire un individu qui apparait sans bringeures bien que portant Br) car un seul croisement Bringé (Br/Br) X Fauve ( F/F) donne uniquement Bringés (Br/F), et un croisement Bringé (Br/Br) X Bringé (Br/F) donne des Bringés porteurs (Br/Br) ou (Br/F). Il faut donc marier les sujets Bringés (Br/F) avec un sujet Fauve (F/F) ou un sujet Bringé (Br/F) pour obtenir éventuellement un fauve.
Voici un lien avec l'élevage de bouledogue "De l'étang sur la Touze" qui explique adroitement la transmission du fauve et du bringé ; https://www.etang-sur-la-touze.com/genetique.htm
Il est question de la transmission "classique" des couleurs fauves et bringées comme on l'observe chez les boxer, bouledogue, greyhound ou deerhound par exemple.
Les deerhounds sont donc quasiment tous fauves (rouges, sables) bringés noirs ou bringés bleus, en général fortement bringés.
Pour être plus précis, les deerhounds sont "reverse brindle" (bringé inversé). C'est une expression employée surtout aux Etats-Unis pour décrire une robe dont les bringeures couvrent plus de surface que la couleur de fond. Cette robe à bringeures majoritaires est la conséquence de mariages de bringés fréquents, la disparition des unicolores fauves, sables et rouges explique l'abondance (voire l'exclusivité) de "reverse brindle".
Il y a une faible probabilité que certains deerhounds puissent être unicolores noirs, ou bleus.
Tous les deerhounds semblent porter et transmettre la panachure dite irlandaise , c'est à dire marquant de blanc une ou plusieurs extrémités (queue, poitrail, pattes). Les robes dites "solides" (c'est à dire sans panachures) sont rarisimes.
Presque tous les deerhounds auraient conservé le masque foncé, puisque les sujets rares sujets faiblement bringés ont en général le museau et les oreilles uniformémént foncés.
Il apparait parfois des sujets qui présentent une pigmentation des muqueuses foie ou bleue, plus particulèrement en hiver car très souvent leur pigmentation vire au noir dès le printemps.
Le poil du deerhound semble se décolorer en vieillissant, en s'allongeant, la dépigmentation se faisant par la base du poil. L'extrémité des poils foncés vire au foie ou au gris foncé avec le temps, le soleil, le sel,... alors que l'extrémité des poils clairs virent au gris, beige, greige, de plus certains poils deviennent totalement blancs. Il n'est pas impossble que le ticking et le grizzle interviennent. Bref les chiots naissent noirs ou presque et deviennent gris dans une infinie variété de tons, mêlés de noir, beige, jaune brun, blanc . Quelques sujets restent très foncés, presque noirs, ils ont en général un poil assez court.
Deerhounds, greyhounds et autres.
Paulus Potter ,Dutch 1825-1854, ( lien; https://fr.wikipedia.org/wiki/Paulus_Potter )
Tous les lévriers fauves à poils durs n'étaient pas forcément des deerhounds. Il y eut par exemple une lignée célèbre de greyhounds dite rough scottish greyhound dont des sujets appartenant à P. et Alexander Graham fûrent illustres à l'image de Gilberfield entre 1800 et 1850.( lien https://www.greyhound-data.com/d?d=gilbertfield&sex=&color=&birthyear=&birthland= ).
Le tableau ci-dessus a été peint vers 1650 par un peintre Hollandais qui n'aurait pas quitté son pays durant sa courte vie de 29 ans. Il apparait qu'il s'agisse avant tout d'une parabole le concernant car on peut lire son nom sur la niche. Sans nom, mais intitulé autrefois "Watching dog", ce tableau apparait aujourd'hui parfois avec l'appelation "Wolfhound". Un raccourci géographique et historique bien singulier, à quand le qualificatif "irish"....
La majorité de oeuvres picturales représentant un deerhound fauve datent de 1800 à 1900, et certaines peuvent laisser penser que la fauve représenté était parfois un choix chromatique de l'artiste plutôt qu'une représentation fidèle du sujet, ou d'autres fois des compositions reprenant des oeuvres antérieures. Il est possible que certains tableaux représentent aussi des rough scottish greyhounds et des croisés. Il est a noter que les deerhounds du 19ème siècle étaient représentés moins poilus que la majorité des deerhounds actuels et que les sujets fauves l'étaient en général moins encore.
Quelques rares photos en noir et blanc peuvent laisser penser qu'elles ont saisi un deerhound fauve, mais il peut aussi s'agir parfois de chiens gris clairs.
Dans des écrits à partir de 1870, les deerhounds fauves sont mentionnés avec le plus souvent une conjugaison à l'imparfait et parmis les premiers chiens exposés et enregistrés rares sont les sujets fauves.
Il se peut que les sujets fauves aient été à la fois rares, de taille modeste, et moins estimés, par un phénomène de mode, que les sujets gris et de grande taille. Les grands deerhounds bringés auraient été préférés comme il semblait être le goût de l'époque malgré les écrits qui prônaient une taille modérée. Vers 1850-1870 les femelles toisaient 65 à 72 cm et les mâles 68 à 76cm . Ensuite vers 1900 les chiennes avaient en moyenne 70 cm et les chiens 78 cm. Des femelles de 80 cm et des mâles de 85 cm apparaissaient déjà. Il semble que les légendaires deerhounds fauves de lignées encensées par tous n'aient pas eu les faveurs des pionners du deerhound moderne qui se différencie des premiers, entre autres, par une taille 15 à 20 % supérieure. De plus il a été utilisé des chiens qui fûrent à l'origine de la "re-création" de l'irish Wolfhound , entre autre par le capitaine Graham. Ces chiens avaient beaucoup de sang de dogue allemand (great dane), mais aussi de barzoïs, mastiff, de bloodhound. Ajouté aux lignées Glengarry dans lesquelles il y aurait eu du chien des pyrénnées (espagnoles), sans oublier les autres introductions exotiques (dogue du tibet) ou cynégétiques (foxhounds, staghounds). Les barzoïs utilisés dans les premières lignées de deerhounds entre 1860 et 1890 seront le sujet d'un prochain article.
Je ne fais pas le procès de ces croisements, bien au contraire, et pour tout dire je crois que la cynophilie moderne est sur une mauvaise pente en ayant oté à la retrempe ses lettres de noblesse, pire en l'ayant fait considérer comme une pratique illégale, destuctrice, ou dégénérente. Dans la même veine je déplore l'augmentation de taille qui nuit à la performance et à l'agilté, ( et sans doute à la santé et la longévité) du deerhound actuel.
La dernière fauve
Griselda of Enterkine, née le 15 Novembre 1932.
A Miss Marjory Bell.
Griselda n'a pas eu de portée.